CONSEIL MUNICIPAL DU 13 FEVRIER 2009
Point 1.2 – Débat d’orientation budgétaire
Julien FREYBURGER, conseiller municipal
Groupe « Maizières Ensemble »
Le D.O.B. a pour but de renforcer la démocratie participative en instaurant une discussion au sein de l’assemblée délibérante sur les priorités et les évolutions de la situation financière de la collectivité.
L’occasion m’est donc donnée de faire part à l’ensemble des membres du Conseil municipal des réflexions du Groupe « Maizières Ensemble ».
Tout d’abord, sur le plan de la fiscalité, vous nous proposez de ne pas augmenter, en 2009, les taux communaux des « 3 taxes ». Nous nous en réjouissons en cette période de difficultés économiques importantes, d’autant que nous avons déjà, en matière de taxe d’habitation, un taux sensiblement plus élevé que celui des communes de taille comparable de notre secteur.
Nous aurions souhaité qu’il en soit de même pour l’ensemble des tarifs communaux fixés pour l’année 2009 puisque le taux de l’augmentation appliqué cette année s’établit à 3,02 %. De nombreuses municipalités ont fait le choix de n’augmenter ni les taux ni les tarifs communaux, ce qui aurait permis de ne faire peser aucune décision municipale sur le pouvoir d’achat de nos Administrés.
Il s’agit pourtant bien là d’autant de signaux favorables envoyés à nos concitoyens dont une partie importante, plus modeste, est beaucoup plus sensible à la crise économique.
Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour commenter votre présentation, devenue habituelle, de la gestion municipale. Pour souligner les atouts de Maizières-lès-Metz, la majorité municipale fait systématiquement référence aux communes de même strate de population, ce qui semble logique. J’ajouterais que si la gestion municipale est à évaluer dans la strate concernée, il est tout aussi important, voire davantage, de comparer les villes d’une même strate possédant un potentiel fiscal proche ou tout du moins comparable.
Il est bien évident que, compte tenu du potentiel fiscal de notre Commune, la marge de manœuvre de la municipalité est plus importante que celle d’autres communes pourtant de la même strate de population mais qui ne présentent pas les mêmes caractéristiques. A titre d’exemple, on peut citer la ville voisine de Woippy dont l’habitat repose à presque 70 % sur des logements sociaux et très sociaux.
Par ailleurs, je voudrais mettre à profit notre D.O.B., qui doit être conçu aussi comme un outil pédagogique associant la majorité et l’opposition, pour vous soumettre 2 interrogations :
1) dans la note relative au D.O.B., vous faites état de restes à réaliser d’un montant de 1 657 717 euros. Pourriez-vous, à l’issue de ces quelques éléments, nous indiquer quelle est la part de l’emprunt et/ou celle des recettes dans ce montant ?
2) Par ailleurs, vous rappelez que la Commune a souscrit un emprunt d’un montant de 760 000 euros sur une durée de 10 ans au taux fixe de 4,70 % pour financer le programme d’investissement pluriannuel décrit par vos soins. Vous rappelez que, parallèlement à cet emprunt, une ligne de trésorerie d’un montant plafonné à 600 000 euros a été souscrite afin de faire face à des nécessités ponctuelles en matière de fonds de roulement et qu’elle n’a pas été utilisée jusqu’à présent, générant ainsi une économie non négligeable en termes de frais financiers. Pourquoi ne pas avoir mobilisé cette ligne de trésorerie pour financer certains travaux, de manière à faire l’économie d’intérêts liés à l’emprunt dont vous avez fait état ?
S’agissant des projets en cours et à venir, le chantier le plus important est bien sûr le Conservatoire Centre Socioculturel édifié à l’entrée du quartier du Val Maidera. Nous aurons d’ailleurs l’occasion d’y revenir tout à l’heure quand sera abordée la question des avenants.
Le Groupe Maizières Ensemble se réjouit de la fin programmée des travaux et de l’ouverture prochaine au public maizièrois de cette nouvelle infrastructure dont nous attendons beaucoup. Il faut dire que l’actuel conservatoire n’abrite plus les activités auxquelles il est dédié dans des conditions satisfaisantes, tant le bâtiment est délabré et présente des risques importants pour ses usagers et pour les personnes qui y travaillent…
Pour en revenir au nouveau bâtiment, il nous paraît légitime que nous en attendions beaucoup. D’une part parce que sa conception est ambitieuse. D’autre part, parce que son coût est extrêmement élevé pour une collectivité de la taille de Maizières-lès-Metz. En effet, rapporté à la population, il faut savoir que le Conservatoire Espace Socioculturel coûte 2 fois plus cher aux Maizièrois que le Centre Pompidou aux Messins ! (900 euros par habitant contre 450). Il est donc tout à fait légitime que les Maizièrois obtiennent un équipement de qualité et que les élus que nous sommes veillent à la bonne gestion de cette infrastructure.
Un nouvel équipement tel que le Conservatoire va nécessairement générer des flux de circulation supplémentaires. Or, chacun sait combien la ville est engorgée et combien le franchissement des voies ferrées est problématique pendant une amplitude horaire toujours plus large. On sait aussi que les familles du Val Maidera dont les enfants sont scolarisés à l’école maternelle du quartier ou usagers des transports collectifs ont eu récemment à se plaindre des conditions de circulation et de stationnement à proximité de l’établissement. Même un conseiller municipal membre de la majorité municipale a signé la pétition qui a recueilli un grand nombre de signatures. Ce n’est d’ailleurs pas le meilleur moyen, quand on est élu, de se faire entendre… ou bien il doit exister un problème de communication entre membres de la majorité !
Le rond-point aménagé au carrefour des Colonies et le rond-point Demange vont contribuer à fluidifier la circulation. Mais cela ne sera pas suffisant pour apporter une solution satisfaisante à ce problème. On peut d’ores et déjà y ajouter les difficultés à l’entrée du Val Maidera dont je viens de parler et qui vont aller en s’amplifiant avec l’ouverture du Conservatoire Centre Socioculturel.
Or, je ne vois trace nulle part d’une étude – qui pourrait pourtant s’avérer très utile – relative à un nouveau franchissement des voies ferrées. Je sais combien ce dossier est complexe mais sans volonté politique forte, on ne risque pas d’obtenir des résultats. Pire, au fur et à mesure que sont conduites des opérations d’urbanisme, on réduit le champ des possibilités de création d’un nouvel axe. C’est une responsabilité politique lourde à assumer devant les Maizièrois d’aujourd’hui et de demain !
Ce sujet, comme bien d’autres, nous conduit à penser qu’au-delà de réalisations positives, il manque une vision d’ensemble de notre Commune et de son avenir. On ne peut pas relier des éléments épars, même s’ils vont individuellement dans le bon sens, pour en faire un ensemble cohérent et réfléchi. Nous avons au contraire la conviction qu’une vision d’ensemble permet de dégager une cohérence et une harmonie dans l’action.
Il en est de même au sujet du développement durable et de la mise en œuvre d’un agenda 21 local. Contrairement à ce que vous avez écrit dans le dernier numéro du journal municipal, nous ne nous opposons pas à cette démarche. Nous voulons simplement qu’elle s’inscrive dans une véritable cohérence. En effet, comment peut-on axer la communication municipale sur le développement durable en exploitant totalement le filon tout en proposant que des centaines de camions défilent à l’entrée sud de la ville avec l’implantation de la société Holcim Granulats ? Comment peut-on parler de « pistes vertes » sachant que les pistes cyclables et cheminements piétonniers longeront une véritable autoroute à camions ?
L’implantation de cette société, en elle-même, présente certains avantages compte tenu de la configuration du site même si elle met définitivement fin au vieux projet naturel et touristique Biopolis. Mais c’est la cohabitation de ses activités avec la population maizièroise qui sera très problématique. Le développement durable ne se conçoit pas sans une intégration harmonieuse d’activités économiques à une zone de population très dense. Les premiers quartiers de notre Ville sont très proches de la plateforme industrielle projetée.
Toujours en matière de développement durable, rien au sujet du développement social durable. Les habitants de l’immeuble sis 14, 16 et 18 rue Joffre peuvent en témoigner, eux qui ont mis leurs difficultés sur la place publique il y a 15 ans ! L’état d’insalubrité de cet immeuble et l’absence totale de travaux dignes de ce nom ne vous a pas tellement inquiété jusqu’à ce que nous prenions la décision de relancer ce sujet essentiel. Nous serons très vigilants sur l’évolution de la situation, en lien avec tous les acteurs concernés car cet état de fait est indigne et honteux pour la Collectivité tout entière.
Un mot, enfin, sur la démocratie locale qui relève d’un décor d’opérette plutôt que de la réalité. Je pourrais citer pêle-mêle la télévision locale dont chacun sait qu’elle est contrôlée par un seul homme qui ne renâcle jamais à être filmé. Point d’ouverture en la matière !
Il en est de même de la composition des comités de quartier que vous n’avez pas voulu nous communiquer alors qu’il s’agit d’instances consultatives communales.
La même démarche inspire l’expression des élus qui devait être paritaire et dont avez unilatéralement et sans notification modifié les conditions, au mépris des règles juridiques les plus élémentaires.
La même règle prévaut dans le domaine de la formation des élus dont vous avez, seul, décidé des contours. Ce sujet, pas plus que le précédent, n’est pas clos. Refuser une formation demandée par le représentant du Groupe que je suis au motif qu’elle est trop chère alors que, par ailleurs, des dépenses sont effectuées sans questionnement n’est pas sérieux. Nous y reviendrons.
Je ne parlerai pas dans le détail de certaines commissions municipales qui, après un an de mandat, n’ont connu qu’une réunion d’installation !
Et pourtant, notre Groupe, très attaché à la Commune et à la vie municipale, vous a aidé à progresser dans certains domaines. Je pourrais par exemple citer le transport des personnes âgées qui va enfin respecter la réglementation, pour leur sécurité, grâce à notre ténacité. Cela pourrait vous permettre d’éviter bien des déconvenues.
Merci de votre attention.